Construite dans la première partie du 14e siècle, la Maison du Grand Fauconnier est caractéristique de l’architecture gothique rayonnant méridional.

Classée Monument Historique depuis 1875, elle appartient à la commune. L’acquisition a été votée le 1er novembre 1856 et réalisée en 1865 au prix de 28000 francs.

Sous l’impulsion de Prosper Mérimée et Viollet-le-Duc, des restaurations sont entreprises à Cordes. La Maison du Grand Fauconnier est la première à en bénéficier et les travaux commencent dès 1878.

Anciens locaux de la mairie, elle abrite aujourd’hui le Musée d’art moderne et contemporain de Cordes (MAMC).

La Maison du Grand Fauconnier est la plus récente des demeures gothiques cordaises. En effet, si l'on compare la Maison du Grand Écuyer et celle du Grand Veneur, on s'aperçoit que les colonnes s’amincissent, que les chapiteaux s’étirent, que les arcs se brisent davantage et que les tympans s’évident sur l’éclosion d’une rose à cinq lobes.

La façade est construite en grès rouge de Salles très soigneusement taillé, alors que la pierre schisteuse qu’on extrait au bas de la ville, à Corrompis, est réservée pour les murs latéraux ou de refend. Elle est ornée de nombreuses sculptures. Malgré l’absence de scène ou de récit, un soin tout particulier a été apporté à la disposition des sculptures. Elles sont toujours aux mêmes endroits par rapport aux baies : sommet et pieds des archivoltes et extrémités des corniches.

 

L’imagerie animale domine largement, tandis que seuls deux personnages sont représentés en façade. Il s’agirait peut-être des propriétaires de la maison. Parmi cette imagerie animale, les chiens et les oiseaux (aigles et faucons) sont les plus nombreux. Cela pourrait être une référence aux chasses médiévales réservées à la noblesse (chasses à courre et chasses aux rapaces) et, en conséquence, la raison probable de la dénomination donnée par Prosper Mérimée à cette maison.

Cependant, on retrouve également une brebis et une chèvre, un chevreuil et un sanglier, un ourson, des singes et des dragons ailés.

Les attitudes et les expressions des animaux sculptés sont très intéressantes : la posture des oiseaux, l’ironie des singes, la diversité des races de chiens.

Au deuxième étage, les rapaces sculptés sur les chapiteaux ont été restaurés au 19e siècle et déposés au Musée d’Art et d’Histoire Charles Portal, hormis celui installé entre les deux premières arcades de gauche.

Les sculptures des chapiteaux participent de l’intérêt de cette façade. Les décors représentent essentiellement des végétaux : vignes, lierre, chêne, houx, acanthe, palme, marronnier, nénuphar, fleurs… Mais quelques animaux se cachent au milieu de ces derniers.

La Maison du Grand Fauconnier se singularise par la tour d’escalier à vis datant du XVème siècle, qui lie les étages. Elle se distingue également par l’ampleur du décor peint, situé au deuxième étage de la bâtisse.

Au-dessus d’une frise de faux marbres, on distingue une cavalcade : 3 cavaliers, avec les pattes des chevaux encore visibles, ainsi que les caparaçons décorés de motifs héraldiques, le tout traité dans une gamme de noir, pour le fond, d’ocre et de rouge pour le reste de la scène. Cette peinture est sûrement contemporaine de la construction de la maison.