Marlyne Blaquart

“La vie simple”

du 20 septembre au 3 novembre

Marlyne Blaquart, née en 1971 à Paris et diplômée de l’école des beaux-arts d’Orléans en 1997 (Institut d’Arts Visuels d’Orléans, DNSEP), s’installe peu après la fin de ses études dans la région de Cordes. De 2000 à 2014, elle voyage et dessine dans le Sud asiatique, particulièrement en Inde.
Depuis 2016, elle se consacre principalement au paysage cordais et à ses ciels, réalisant des dessins et des peintures sur le motif : encres, graphites, des fusains, huiles sur papier. Le plus souvent de petites tailles, qui demandent un rapprochement et une attention particulière.

Elle décrit ainsi son ambition artistique :
« Je voudrais saisir une certaine harmonie secrète dans l’apparence du monde. Des œuvres du passé me guident : la peinture d’intérieur flamande du Siècle d’or, qui représente quiétude et concentration ; la peinture française de paysage du XVIIe siècle, vision équilibrée de l’étendue ; la peinture néoclassique nordique, à la sereine lumière blanche ; les études peintes par Pierre-Henri de Valenciennes, sensuelles et variées, sans oublier bien sûr la peinture de paysage anglaise des XVIIIe et XIXe siècles.»

Présentation de l’exposition :

Peintre très consciente de l’histoire de l’art jusqu’à nos jours, Marlyne Blaquart a jugé que le moment présent d’une “crise écologique” représentait celui d’une crise de l’esprit. Il s’est agi pour elle d’abandonner l’idéologie progressiste qui domine le monde et la production artistique afin de renouer avec notre unique Terre, dont cette idéologie a engendré la perdition. Marlyne Blaquart a choisi d'”habiter la terre en poète” et non de lui infliger une domination calculante et un “design”. Elle a sciemment renoncé à un art stylisé ou faisant primer la conception sur l’appréhension sensible.
Les tableaux qu’elle expose à Cordes sont le résultat d’un effort pour établir des liens avec des sites, une familiarité, si l’on veut, avec la nature. Elle a choisi des lieux qui lui semblaient préservés du modernisme pour les apprivoiser en les représentant ; c’est-à-dire afin de les connaître intimement en les peignant. Ses tableaux proposent à leurs spectateurs sa propre expérience d’amitié avec la Terre. Chacun d’entre eux fait tout ensemble sentir et comprendre que nous sommes faits de la même trame biologique et sensible que les arbres, les champs et les collines.
L’exposition présente une quarantaine de tableaux et de nombreux dessins, tous réalisés près de Cordes. Il ne convient pas de les regarder comme l’expression d’une nostalgie et d’un passéisme mais, bien au contraire, comme une nouvelle manière d’habiter aujourd’hui le monde.

Les tableaux à l’huile sont réalisés au prix d’un travail de longue haleine ; ils résultent chacun d’une méditation. La lenteur qu’impose la technique constitue une forme d’ascèse qui permet de donner une attention serrée aux qualités intrinsèques des paysages. Il convient de noter que ces tableaux ne sont pas toujours entièrement peints — lorsqu’il s’agit de saisir l’éclat de présence d’un lieu en un endroit précis. Notons également que des formats circulaires sont quelquefois choisis pour suggérer un regard intensifié comme par l’effet d’une lunette.
L’ensemble des peintures, de 20 à 65 cm de largeur, est essentiellement réalisé sur papier.

Les dessins à l’encre et au fusain veulent être des appréhensions rapides de l’essentiel des masses, des lumières et des lignes. Le paysage, vivement rassemblé en peu de moyens techniques, apparaît comme en une perception immédiate. Les dessins qui sont réalisés à la graphite ou au stylo à bille visent, par une infinité de lignes fines, à fouiller patiemment le modèle.
Tous ces dessins figurent les mêmes lieux que les tableaux, sans adopter des cadrages strictement identiques.

Dessins et tableaux sont toujours réalisés sur le motif.

Pour en savoir plus sur l’artiste : https://marlyne-blaquart.com/

Publications :
• “La vie simple”, in Revue Conférence, n°46, printemps 2018, pp. 449-482
• Alain-Madeleine Perdrillat et Jérôme Thélot : Marlyne Blaquart, La vie simple, Peintures (Venise, Éditions Conférence, août 2020)
• Patrick Corneau, “Marlyne Blaquart, peintre”, in Le lorgnon mélancolique, 28 octobre 2020
• Michel Arcens, “Marlyne Blaquart : la question de l’art” in Les notes de l’instant, 9 août 2021
• Jean Chavot et Arnaud Clément : Marlyne Blaquart, Pierre-Yves Gabioud, Le propos de peindre (Venise, Éditions Conférence, à paraître en août 2024)
• Marlyne Blaquart, “Notes sur la peinture de paysage”, in Marlyne Blaquart, Pierre-Yves Gabioud, Le propos de peindre (Venise, Éditions Conférence, à paraître en août 2024)

Expositions :

• Paysages, exposition collective (Hôtel Reynes, Albi, octobre 2020)
• Galerie Michel Descours (Lyon, octobre 2020)
• Expositions privées (Ile de Ré, Paris, Toulouse, Bruxelles, 2020-2024).