Dans l’atelier

Dans l’atelier, un chemin, une façon d’organiser l’univers en plusieurs galaxies qui se côtoient, s’interrogent, se taquinent et puis, dans un parchemin de feutre noir roulé contre lui-même, s’éveille un petit monde, façonné par Nadine Vergues, ni docile, ni égaré, égrainé dans un temps hors d’âge.

Silhouettes métamorphiques, visages suspendus surveillants les ailleurs, bonnes bouilles en accroche-cœur. C’est qu’il y a foule !

Comme sortis du caillou, ils ont tissé leur toile de velours entre ses mains, et leur peau de lichen caresse la peur des jours sans soleil. Incisifs ou débonnaires, inquiétants ou au regard tendre, leur fratrie réconforte et leur altérité invite la singularité de chacun. Oui ces êtres de textile s’impriment dans la ronde des humeurs de leur génitrice qui compose, détourne, envole, pouponne tour à tour ses nymphes dans la ruche.

Ils sont là, tête de côté, penseurs, témoins, rêveurs, à observer la fluctuation de l’air et ses couleurs. Ils sondent à s’y méprendre l’œil du spectateur… La visite dans l’atelier de Nadine est un voyage intérieur. C’est aussi la découverte d’un peuple harmonique en pleine expansion.


Texte de Roxanne WILHELM – 11 novembre 2013